lundi 6 décembre 2010

Comment gérer les technologies qui entourent nos enfants?

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Récemment, une situation malencontreuse s'est produite dans mon entourage. L'adolescent en question, âgé de 15 ans, a vécu sa première peine amoureuse. Jusque-là, rien de bien inusité, mais fait nouveau, elle s'est étalée en ligne sur sa page Facebook.


11 années nous séparent, lui et moi, autant donc dire  un océan de nouveautés et de conventions. Aujourd'hui, les jeunes gens voient en Facebook une extension normale de leur vie sociale et n'hésitent que très peu avant d'y poster un statut sur leurs états d'âme ainsi que sur leurs déboires adolescents. Ils ne craignent pas non plus d'exposer ou d'étaler leurs linges sales en public, soit sur le babillard de leur profil, devenu tribune officielle où vendettas et règlements de compte  se succèdent au fil des humeurs de cette jeunesse "hyperbranchée".

Ainsi, brièvement, ce garçon a commencé à recevoir des messages compromettants en ligne, s'est fait piraté son compte sur lequel des commentaires mesquins ont été postés alors qu'il était à l'épicerie avec sa mère, et qu'il ne possède pas de téléphone intelligent. Choqué, il a, quelques heures plus tard, répliqué. Et le tout a vite dégénéré. Que faire? Tout cela s'est passé à l'insu de tous jusqu'au moment où la situation fut portée à notre attention quand un ami d'un ami d'un ami d'un parent qui faisait garder son enfant auparavant dans la garderie en milieu familial de la mère a vu le message en ligne et l'a fait lire à ce dernier qui a communiqué avec celle-ci, comme quoi le monde est très petit!

Heureusement, les parents de ce jeune ne sont pas "technonuls" et ont pu accéder à son compte et supprimer les commentaires offensants! Ils ont par la suite communiqué avec l'école qui a fait son devoir et rencontré les principaux acteurs, puis la situation s'est résorbée, peu à peu. Mais sans le téléphone arabe, la détresse que vivait le cadet de cette famille aurait passé inaperçue.


Cela m'a ouvert les yeux sur les grandes tentacules des réseaux sociaux qui peuvent sembler en apparence anodin. En effet, de façon générale, il semble y avoir une étiquette implicite avec Facebook qui consiste à montrer son "sunny side" la plupart du temps ou bien à partager des moments heureux, et à adopter en quelque sorte une identité factice, un avatar 2.0 pour qui le soleil luit tous les jours. Du moins le pensais-je... et c'est en partie vrai pour la plupart d'entre-nous.

Par contre, combien de fois ais-je vu des adultes "avisés", m'incluant, afficher des statuts compromettants du genre: 
  • "Partie chez Steph... méchant party à soir!": Espérons que l'employeur ne verra pas ce statut si la personne s'absente le lendemain;
  • "Voyage à Paris, je pars deux semaines": Bonjour la grande maison vide plein de trucs à voler quand ce n'est pas une photo de la nouvelle télé plasma;
  • "Bonne chance pour ton entrevue!" : Cas vécu qui peut compromettre la personne qui reçoit le message si l'entrevue se fait à l'insu de l'employeur, par exemple. Et, dans cet exemple, j'étais la fautive et je m'en mords encore les doigts.
Ce que j'essaie de dire, je crois, c'est que nous-mêmes, adultes censément plus matures, publions  parfois des âneries en ligne. Il ne faut donc pas jouer à l'autruche et penser que les jeunes adolescents (et enfants), plus émotifs et expéditifs, n'en feront rien.

Maintenant, quel comportement adopter?  Ma petite Azalie n'a que quelques mois, mais elle va grandir dans un monde où elle aura sans doute un avatar 3.0 sur le web ou ailleurs (SCI-FI here I come!)... Du moins à partir du moment où je ne serai plus en mesure de le lui refuser. Facebook sera peut-être out rendu-là mais il y aura bien autre chose.

Dans le cas du jeune homme, ses parents ont imposé un cadre plus stricte et détiennent l'ensemble des mots de passe pour son Facebook et son courriel, par exemple. Interdiction de les modifier sous peine de sanctions. Par contre, en échange, ces derniers lui ont promis de ne pas fouiner impunément dans l'équivalent moderne du journal intime boosté à la puissance 10 à moins d'un doute raisonnable. Il existe aussi sur le marché une panoplie de logiciels servant à restreindre l'accès à un certain contenu sur le web, mais de façon générale, un jeune moindrement dégourdi trouvera la faille de ce fragile vigile. 

De plus, avec l'arrivée des téléphones intelligents qui sont plutôt des ordinateurs "pocket size", de nouvelles solutions restent à élaborer pour éviter les dérapages. Prenez l'exemple tiré du texte du NY Times mentionné ci-bas où un adolescent, après s'être disputé avec sa copine, lui a piqué son téléphone, a envoyé des textos haineux à tous les amis masculins de cette dernière puis a effacé les SMS compromettants. La jeune fille a mis du temps à comprendre les réactions étranges de ses amis... Comment, en tant que parents, gérer cela?

Enfin, le cas exposé dans ce blogue est loin d'être isolé comme en fait foi cet excellent article publié il y a quelques jours dans le New York Times. Il est illusoire de penser que nous pouvons contrôler à 100% l'utilisation que font nos jeunes d'Internet. Comment pouvons-nous donc nous y prendre pour éviter les dégringolades? Et nous assurer que nos jeunes ne sont pas victime d'intimidation sur Internet ou bien l'inverse, si ceux-ci ne tourmentent pas un copain de classe en ligne? Et tous ces jeux interactifs qui s'adressent à des enfants de plus en plus jeune? Et... Ouf, c'est effectivement un casse-tête étourdissant que d'appliquer l'autorité parentale virtuellement! Et de déterminer le rôle des parents, des jeunes, de l'école et des autorités quand le tout dérape solide! C'est un débat qui ne fait que commencer et qui s'avère passionnant, sinon enlevant!

Qu'en pensez-vous? Avez-vous des solutions?